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L’analyse du cycle de vie pour calculer l’empreinte écologique des téléphones portables

En 2008, l’Ademe et Codde ont analysé le cycle de vie d’un mobile « moyen » de deuxième génération révélant que :

  • La phase de fabrication est celle qui impacte le plus
  • La phase de transport est très faiblement contributrice aux impacts sur l’ensemble des indicateurs environnementaux, sauf pour la destruction de la couche d’ozone, où elle génère 10 % de la pollution
  • La phase d’utilisation est responsable de 1 % à 19 % des impacts.

Une étude plus approfondie a ensuite permis d’identifier les éléments du téléphone qui sont le plus responsables des impacts environnementaux :

  • L’écran LCD
  • L’ensemble électronique hors batterie et écran
  • La batterie Lithium-ion
  • Le chargeur

Une autre étude menée par Eric Williams (Arizona State University, USA), Jinglei Yua et Meiting Jua (Nankai University, Chine) analyse l’ACV d’un téléphone portable et les flux de matière pour calculer l’empreinte globale d’un mobile fabriqué et utilisé en Chine.

Les résultats pointent également le processus de fabrication, qui concentre 50% de toute l’énergie consommée sur l’ensemble du cycle de vie, contre seulement 20% pour la phase d’utilisation. En revanche pour la France le poids de la phase d’utilisation est de l’ordre de 5%.

Avec l’ACV et l’évaluation des impacts environnementaux, l’écoconception permet d’identifier les axes d’amélioration, comme l’exclusion des substances chimiques dangereuses pour l’environnement, ou la conception de boîtiers recyclables.

    Parmi les marques de téléphones portables, Greenpeace garde au top de son classement 2010 Nokia, notamment grâce à son programme de récupération de mobiles usagés  avec 5.000 points de collecte dans 84 pays.

L’exemple de Nokia

Nokia lance en effet en 2008 sa campagne locale d’accompagnement en France en partenariat avec le WWF pour améliorer le processus de récupération des mobiles. 1000 points de vente et de service après-vente Nokia Care disposent ainsi de boîtes de collecte dédiées aux mobiles, similaires à celles destinées aux piles usagées. A l’échelle internationale, ce sont 85 pays qui ont mis en place des actions en vue de favoriser recyclage.

En 2008, 5 euros étaient reversés au WWF pour chaque portable reçu, et destinés à accompagner la sauvegarde de la Loire :

  • 5 euros, c’est 5 m² de riches vasières de l’estuaire de la Loire réhabilitées
  • 5 euros, c’est 15m² de forêts alluviales des bords de Loire qui sont sauvegardées

De même, en rejoignant le programme  « Climate Savers »  du WWF, Nokia compte diviser par 2 l’énergie de réserve utilisée par ses chargeurs de téléphones mobiles, grâce à l’utilisation de l’électricité verte pour alimenter 50 % de ses centres d’ici 2010 et à la réduction de ses besoins énergétiques globaux de ses sites de 6 % d’ici 2012.

Le Nokia 3110 Evolve, 1er mobile éco-conçu de Nokia en France, lancé en juin 2008 par Bouygues Telecom Entreprises, renforce la démarche d’éco-conception plus respectueuse de l’environnement entreprise par Nokia. Son enveloppe est composée à plus de 50% de bioplastique provenant de sources renouvelables, et son emballage est en matériau 60% recyclé avec un chargeur utilisant 94% d’énergie en moins que ce qu’exige le label Energy Star.

    On peut également souligner la performance environnementale de modèles d’autres marques de téléphones :

L’analyse de cycle de vie d’Ericsson

Ericsson se démarque avec son implication en faveur de l’environnement avec la réalisation d’une ACV détaillée pour calculer l’impact carbone d’un utilisateur de téléphone portable.

L’analyse d’Ericsson prend en compte toute l’infrastructure nécessaire à l’utilisation d’un mobile – station de base radio, datacenter, téléphone, etc. ainsi que les étapes de son cycle de vie : fabrication, utilisation, fin de vie, etc.

A l’instar des résultats évoqués précédemment, c’est toujours l’étape de fabrication qui reste la plus émissive, devant la phase d’utilisation. Ce sont en effet des impacts concentrés sur les rejets de CO2 ou l’acidification via les émissions sulfurées de centrales de charbon.

Ericsson peut néanmoins se féliciter de l’empreinte carbone de ses mobiles, qui a été divisée par 10 depuis 1985,  grâce aux améliorations apportées dans tous les domaines : sous traitants, terminaux, efficacité des processus internes, etc. Les stations de bases plus petites et moins consommatrices en énergie contribuent également à cette amélioration.

Les modèles de Samsung

En août 2009, Samsung  annonce sa stratégie « Eco-Management 2013 » qui consiste à :

  • diviser par deux ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2013
  • améliorer l’efficacité énergétique de ses produits,
  • améliorer l’éco-conception de tous ses nouveaux produits,
  • certifier ISO 14001 ses unités de production,
  • détailler ses émissions de GES.

Sa démarche d’éco-conception est déjà bien avancée avec plusieurs modèles.

1. Avec le Blue Earth, premier téléphone solaire, Samsung propose un téléphone qui se recharge grâce à un panneau solaire intégré.Ce téléphone à écran tactile est doté d’une coque conçue à partie de PCM, un plastique recyclé à partir de bouteilles d’eau (PET), et son emballage réalisé à partir de papier recyclé. Le fabricant a aussi été plus loin que la directive RoHS en éliminant certaines substances chimiques toxiques (halogène, béryllium, phthalate).

2. Le Restore, constitué de 84% des matériaux recyclables, sa coque intègre 27% de matériaux recyclés. Tout comme le Blue Earth, ce modèle répond aux exigences de la directive RoHs, avec la suppression de matériaux potentiellement toxiques. Son chargeur consomme moins de 30 mWh par heure, respectant ainsi les préconisations du label Energy Star.

3. Avec sa coque en bio-plastique à base d’amidon de maïs, ses composants sans halogène, ses soudures sans plomb, le Samsung E200 Eco fait l’objet d’une réduction de l’utilisation des ressources naturelles et des rejets de gaz à effet de serre lors de la production. Ce modèle bénéficie aussi d’un emballage en matériaux recyclés, sans vernis et avec une protection en cellulose et du label Energy Star.

4. Composé à 80% de matériaux recyclés et de plastiques biologiques, le Reclaim de Samsung bénéficie d’une coque constituée à 40% de maïs et d’un emballage à 70 % de papier recyclé.  Par ailleurs, le chargeur du téléphone consommerait 12 fois moins d’énergie qu’un chargeur traditionnel et pour chaque modèle vendu, 2 dollars sont reversés à Nature Conservancy, une association américaine pour la protection de l’environnement.

Sources : ZDNet, GreenIT, CDurable

Tagged: ACV, ADEME, ROHS, WWF